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Il est nominé pour le meilleur film international et sortira en salles le 17 mars 2022.
La pire personne du monde, film nominé aux Oscars du meilleur film international (Photo : IMDB)
Divisé en 12 courts chapitres, encadrés par un prologue et un épilogue pour compléter le film, cette histoire écrite par Joachim Trier et Eskil Vogt nous montre en Julie (Renate Reinsve) « la pire personne du monde », une fille qui e par un processus de recherche pour savoir ce qu’elle veut et se retrouver, mais sans trahir sa nature pour faire face à ce que la famille et la société dictent dans l’ingérence qu’ils veulent avoir dans sa vie.
Julie étudie une chose pour se rendre compte plus tard qu’elle préfère en fait exercer un autre métier. Il commence généralement des projets qu’il laisse inachevés car il y a toujours quelque chose qui s’oppose à son indétermination. Il ose aimer et aimer, cependant, pas comme les autres le voudraient; il cède mais défend son droit de choisir et de démissionner, ce qui agace les autres car il ne se laisse pas mater.
Joachim Trier, qui en est également le metteur en scène, accompagné d’une performance prenante de Renate Reinsve, nous lance le sarcasme du titre, nous mettant en perspective les préjugés, les stigmates et les critiques de la culture machiste mondiale qui existent envers les femmes comme Julie. C’est le moment idéal pour s’asseoir et observer et reconnaître les attitudes que nous avons eues ou que nous utilisons habituellement pour classer les femmes qui, comme elle, ne correspondent pas aux normes sociales imposées. « Tu ne sais pas ce que tu veux », « tu es fou », « j’avais déjà une famille à ton âge », « ne t’inquiète pas, je vais te dire ce qui ne va pas, tu as besoin de moi », ce sont des phrases récurrentes de nos environnements qui servent à illustrer cet acte d’identification.
C’est plus énergique quand Julie prend la défense de sa liberté sentimentale. Personne mieux qu’elle n’a une idée de ce qu’elle ressent, de ce qu’elle vit sur le plan émotionnel dans ce voyage errant pour se définir. L’un de ses partenaires ne le voit pas ainsi, il veut donc imposer ses volontés paternelles et tente de profiter de son apparente vulnérabilité pour la faire chanter à cet égard. Apparaît alors la force de Julie, peut-être confuse mais elle n’est pas bête et décide de le quitter.
« Il faut verbaliser ce qu’on ressent », lui dit-elle, lui donnant l’opportunité de rectifier le mansplaining qu’il pratique pour la garder à ses côtés, cependant, il insiste pour le faire, l’avertissant d’un ton victimaire qui « Tu vas regretter de m’avoir quitté. S’ensuit une astuce de Trèves pour confronter les jugements du spectateur : Julie met fin à cette relation, part et peut apparaître plus tard comme « la pire personne du monde » lorsque le public est informé d’un fait pertinent sur sa condition physique.
Dès le premier plan, qui est un cadrage à la figure de Julie vêtue de noir, on est prévenu que cette couleur sera déterminante dans les conclusions des expériences et des apprentissages qu’elle rencontre sur son chemin pour se retrouver. Avec une idée complète de ce que cette couleur signifie sur le plan émotionnel, et en tenant compte du fait qu’elle apparaît également à la fin, « la pire personne du monde » nous donne une chance de comprendre quelque chose d’aussi précieux que le fait qu’elle seule sait ce qu’elle ressent et nous n’avons aucune raison de la déranger.
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